Mes premiers ferrotypes

Bonjour tout le monde, ça faisait un petit moment que le collodion humide me tentait et quand j'ai vu un photographe faire une animation sur le sujet cet été j'ai décidé de passer le pas. D'abord avec mon bon vieux Lubitel ensuite avec une chambre 13x18 (centenaire !).
C'est vraiment très amusant à faire, on met les mains dans le cambouis à chaque étape, il y a une quantité de variables innombrables qui rendent le résultat unique et assez aléatoire (du moins tant qu'on n'a pas une sérieuse expérience) et en plus de faire une image on fait un objet, et en ces temps de dématérialisation à tout crin ça fait du bien...
Quelques-un des derniers :

Je ne connais pas du tout le principe, je vais faire quelques recherches.

J'aime beaucoup le rendu de la première avec son rendu d'un autre âge (centenaire )

Et j'aime d'autant plus la dernière avec le graphisme démentiel du romanesco, qui je ne sais pourquoi lui me donne un côté très moderne, chouette nature morte (pas si morte d'ailleurs)

Merci, pour être exact le procédé date des années 1850 et a été dominant jusque vers 1880. Il a bien sûr été encore utilisé ensuite, dans les foires notamment pour faire du portrait pas cher, mais aussi dans l'imprimerie, mon père me disait qu'il a commencé sa carrière, fin années 50-début 60, avec ce procédé (quand j'y pense ceux qui faisaient du collodion sur verre grand format destiné à l'impression devaient être de sacrément bons techniciens !).

pour tes premiers essais. Tu as fait comment pour faire tenir la plaques de verre dans ton Lubitel ?
Bien que je connaisse la technique, je n'ai jamais osé en faire. Bizarre, j'ai vu quelqu'un faire une démo sur un salon à Nancy et aussi à un Steampunk :

Spoiler:

Makro, la technique consiste a sensibilisé un plaque de verre soit même et après la prise de vue à la développer. Sa mise en oeuvre n'est pas évidente car il faut avoir une chambre noir sur le lieu de prise de vue, les plaques sont sensibilisées juste avent la prise de vue.

Spécial mais agréable sur les deux premières, et très belle compo / rendu sur la 3

jpg a écrit:

pour tes premiers essais.

Pour être honnête mes premiers essais se sont soldés par une bonne quinzaine de plaques sans aucune image dessus
Le Lubitel se prête très bien à ça, rien à faire pour faire tenir le verre ou la plaque d'alu, je me suis contenté de retirer les rouleaux en métal qui s’oxydaient au contact de la solution de nitrate d'argent.
Le Lubitel a l'avantage de permettre de tester le procédé en limitant l'investissement, tant en matériel qu'en chimies, mais a l'inconvénient que par la force des choses chaque petit défaut occupe une plus grande proportion de l'image... ça reste un format intéressant pour ce procedé mais il faut alors avoir une technique irréprochable, ce qui est encore loin d'être mon cas.
Tiens, un fait au 6x6 :

Merci de cette photo en 6X6 et pour les explications. Me semble me rappeler qui tu as fait une séance de photo sur une expo pour portraiturer les visiteurs en style ancien. Maintenant tu vas pouvoir.

Nom de D, que je suis c...., je viens juste de comprendre à quoi servaient les plaques noires en fer que j'ai avec mon Rêve de 1913 !!! Merci Lasemainesanglante.

Hou,la,la : c'est du chinois pour moi...mais j'aime beaucoup la première prise

jpg a écrit:

Me semble me rappeler qui tu as fait une séance de photo sur une expo pour portraiturer les visiteurs en style ancien. Maintenant tu vas pouvoir.

Pas pour une expo mais pour une fête costumée sur le thème 1914. En effet si j'avais pu en faire ce jour là c'était le franc succès garanti ! Je n'aurais d’ailleurs pas pu satisfaire tout le monde, j'ai fait plus 80 portraits ce jour-là, à raison de 15-20 minutes par cliché* ça fait 26 heures.

*Depuis le coulage du collodion jusqu'au rinçage du fixateur et en comprenant la mise en situation du modèle.

Oui, j'ai vu à Nancy, il a fait 4 ou 5 prises sur l'après-midi.

Rendu superbe, nature morte exceptionnelle, on dirait un chromo en N&B.
Vraiment bravo !

Très belle recherche LSS ! , vers le passé, mais il y a aussi du présent et pourquoi pas du futur là dedant...
Ce manque de perfection crée une forte émotion !
(C'est bete de dire ça , mais ça me fait penser au travail de Sarah Moon...)

Merci

tablopicasso a écrit:

Ce manque de perfection crée une forte émotion !

Pour ma part je pense que les défauts sont appréciables si on peut un tant soit peu les maîtriser, ça me fait penser à la musique, une subtile variation dans les tempos des musiciens ça crée la vie et le swing... jusqu'à un certain point... et les musiciens doivent aussi savoir ne pas varier quand il le faut...
En ce moment j'essaye de m'appliquer pour sortir des plaques sans défauts physiques majeurs (coulures, pétouilles, tâches, etc...), quitte à ne plus m'en soucier ensuite quand je pourrais en disposer à volonté (si j'y arrive).
En fait ces ambrotypes et ferrotypes doivent être vu "en vrai", les reflets métalliques qu'ils proposent et leur manière de jouer avec la lumière est fascinante, une fois scanné ou photographié et vu sur un écran ou imprimé sur un support classique on ne retrouve plus cet aspect.

C'est formidable de "ré-explorer" ainsi ces techniques anciennes. Un grand bravo !

Je pense que "le manque de perfection" n'est pas un défaut.C'est un peu comme le trait tiré à la règle et celui tiré à la main......
En fait ces ambrotypes et ferrotypes doivent être vu "en vrai", les reflets métalliques qu'ils proposent et leur manière de jouer avec la lumière est fascinante, une fois scanné ou photographié et vu sur un écran ou imprimé sur un support classique on ne retrouve plus cet aspect.
Oui bien sur ! il y a surement beaucoup de richesses dans cette pauvreté de moyens...
Pour le forum , on va se contenter de ce qu'on a !!!
J'ai hate de voir une suite !

Puisque ça semble intéresser du monde, deux plaques d'hier soir avec une illustration des deux variantes du genre, en haut le ferrotype (sur plaque de métal, ici de l'alu) qui est un auto-positif et en bas l'ambrotype, sur plaque de verre (enfin ici du plexi) qui est un négatif mais devient un positif si on lui met un fond noir, ça a l'avantage de remettre tout à l'endroit contrairement au ferrotype qui est nécessairement à l'envers.
(la balance des blancs n'est pas tout à fait juste pour celle-là et surtout différente de la suivante)


[/quote]

Pour moi , c'est magique !
C'est une maquette d'avion prise au Lubitel ???
un site peut-etre interessant pour toi !? http://www.matthieuparent.fr/portraits.php
Il est sur Marseille

tablopicasso a écrit:

Pour moi , c'est magique !

Oui, ça l'est assez, à faire encore plus J'ai beau avoir grandi dans les odeurs de révélateurs (famille de photograveurs) j'avais oublié ce que c'était.
C'est une maquette en effet, fabriquée de toutes pièces par mon grand père qui fût mécanicien dans l'aviation, mais prise à la chambre, pas au Lubitel.

tablopicasso a écrit:

un site peut-etre interessant pour toi !? http://www.matthieuparent.fr/portraits.php

Super ce qu'il fait ! Je ne connaissais pas, j'apprécie beaucoup aussi qu'il sorte des sempiternels portraits serrés qui sont hégémoniques dans la production au collodion actuelle...

Magnifique maquette !

Oui , j'aime le travail de ce photographe . Ses pdv sont très recherchées , au niveau des sujets , mais aussi et surtout de ses compositions.....
Et puis , ça va plus loin que la photographie , c'est une démarche humaine , sociale , etc....

Merci pour ces 2 ajouts d'une superbe maquette. Et pour l'info que les ambrotypes peuvent se faire sur du plastique transparent. Je pensais qu'il fallait utiliser que du verre ou métal.

En fait on peut utiliser tout ce qu'on veut du moment que le collodion y adhère (et ça adhère sur plein de trucs) et que ça supporte les bains successifs.
J'ai d'ailleurs quelques idées derrière la tête pour utiliser le procédé dans mon domaine professionnel, sur certains éléments décoratifs des guitares...

Lasemainesanglante a écrit:

En fait on peut utiliser tout ce qu'on veut du moment que le collodion y adhère (et ça adhère sur plein de trucs) et que ça supporte les bains successifs.
J'ai d'ailleurs quelques idées derrière la tête pour utiliser le procédé dans mon domaine professionnel, sur certains éléments décoratifs des guitares...

C'était l'agressivité des bains qui me faisait douter pour les plastiques et aussi l’adhérence du collodion, et très bonne idée de l'appliquer à ton artisanat.

Une de ce week-end, Appelée "L'Echo de la Joie"
(c'est le nom de l'éditeur du disque)

Encore un intéressant essai, bien que j'ai du mal à interpréter ce qui est devant le disque et son support en forme de clé. J'aime particulièrement le rendu du tissu de fond.

On dirait une copie de masque mortuaire, mais de qui? Napoléon ?

De moi Je m'étais fait une fois un moulage du visage pour confectionner un masque de soirée costumée, et je l'ai gardé.
Et le truc derrière, entre le moulage et le disque c'est un corps de kora électrique.
C'est un assemblage plus ou moins surréaliste qui me faisait marrer avec ce qui est inscrit sur le disque, le nom de la maison d'édition.

PS : jpg, oui, la matière du drap me plait aussi beaucoup, elle rend très bien avec ce procédé. Je me fais violence pour ne pas en faire une photo sans rien d'autre. Plus généralement les drapés sont vraiment mis en valeur avec cette technique.

Merci, pour les informations, je ne savais pas que tu étais luthier en guitare, je l'ai appris il y a peu. Je pensais bien à une pièce de guitare.
Oui, il est très beau le drap et effectivement la ferrotypie le sublime, garde le bien précieusement.

Elle est trop bonne ! Le résultat somme toute un peu macabre m'avait conduit à cette question. Quant à la Kora, je ne comprenais pas sa taille, ni les proportions de l'ensemble d'ailleurs. Je croyais reconnaître le sigle d'une maison d'édition !!
C'est un ensemble étonnant, bravo !

C'est très troublant cet "Echo de la joie". Macabre en effet, la photo au premier abord fait un peu... Frissoner !
Ceci dit, je te dis encore bravo pour ton exploration technique, continue à nous étonner...

Si tu as besoin de conseils, ou simplement pour échanger sur la technique, tu peux contacter Francis Courtemanche de ma part ; tu le trouveras facilement sur Facebook (il est à Frossay...).

Une petite séance aujourd'hui, un petit peu déçu, je n'ai pas réussi à mettre en valeur le sujet, il faudra que je recommence avec un autre cadrage et une autre compo, moins "portrait".
Une photo intéressante quand même pour son illustration d'un aspect spécifique à la technique, sa sensibilité complètement décalée vers les bleus et les UV, quasi insensible aux rouges et aux jaunes.
Le modèle, des "oiseaux de paradis" :


Et le ferrotype, on constate que les pétales oranges sont passées noires alors que les bleus foncées sont plus claires :

C'est vrai que le sujet n'est pas mis en valeur, mais la texture du fond est toujours bien rendu.

Vraiment dommage, mais tu vas y arriver. Me semble me souvenir que le collodion humide est peu sensible au rouge et à ces complémentaires dans un moindre mesure.

Oui, c'est ce que je dis plus haut il n'est sensible qu'à la partie gauche du spectre.*

*Enfin si on met les UV à gauche et les IR à droite.

Collodion du jour, c'est quand même vachement bien cette technique pour occuper un dimanche après-midi automne-hiver