Exposure X5, désormais édité par Exposure Software qui est la nouvelle dénomination de l’éditeur Alien Skin, est maintenant officiel. Un logiciel toujours aussi plaisant à employer et offrant un bel équilibre entre fonctionnalités attendues et complexité.
Ce convertisseur Raw, mâtiné de simulations de films argentiques et offrant des commandes de retouches non destructives assorties de calques de réglages avec masque, est aussi un catalogueur avec des collections standards ou intelligentes (sur critères). Il reste fondamentalement lié à la retouche photographique « à l’ancienne », sans céder aux sirènes de l’intelligence artificielle. On n’y trouvera pas de reconnaissance de visage ou de commandes pour automatiser l’affectation de mots-clés ou opérer des retouches selon le contenu de l’image. Ou encore, opérer des sélections. Cela dit, le champ fonctionnel est loin d’être indigent, vous pourrez en juger vous-même en installant la version d’essai gratuite valable trente jours. Exposure fonctionne sous macOS depuis la 10.10 ou sous Windows (depuis la version 7-64 bits) en mode autonome ou en plug-in (Photoshop CS6 or Photoshop CC depuis l’édition 2015 : Lightroom 6 ou Lightroom CC depuis l’édition 2015).
Qu’apporte la version X5 ? D’abord la prise en charge de traitements au niveau de la tonalité et des couleurs par l’intermédiaire des fichiers DCP (Digital Camera Profile) et Lut (Look-Up Table). Les premiers se retrouvent en masse dans le dossier système si Camera Raw est installé, ou encore Adobe DNG Converter. Il est aussi possible d’en créer avec des mires ColorChecker de X-Rite ou SpyderCHEHCKR de DataColor. Avec les Luts, le but n’est pas d’obtenir un rendu identique à celui de l’appareil photo, y compris pour restituer des styles d’images, mais d’obtenir des transformations colorimétriques et tonales spécifiques. Par l’intermédiaire de fichiers « .Cube », fournis avec le logiciel ou téléchargé sur le web, sur une base gratuite ou payante.
Autre type d’action fondée sur la couleur, le masquage couleur 3D, qui se manifeste dans une palette nommée « Contraintes de la couleur » : 3D parce que la création du masque repose sur la teinte, la saturation ou la luminosité, ce qui sert à cibler certaines zones, comme le feuillage, la couleur unie d’un vêtement ou encore les teintes chair. Une commande que l’on associe le cas échéant aux commandes de masquage, dont le pinceau, pour ôter du masque des parties d’image non concernées par l’intervention.
Un préréglage ou un profil DCP est automatiquement appliquable aux Raw selon certaines conditions (modèle d’appareil, objectif, sensibilité) sont remplies (cliquer pour agrandir).
Dans une image, il y a des couleurs parasites, celles produites par l’aberration chromatique et les franges colorées. Les premières sont gérées au travers du profil optique s’il en existe un ou par des ajustements manuels (comme le vignetage d’ailleurs), les secondes relèvent de curseurs.
Les corrections d’objectifs reposent sur des profils ou, en leur absence, sur des réglages manuels.
La correction des franges colorées - avant à gauche, après à droite - est ajustable selon leur couleur (cliquer pour agrandir).
Exposure est aussi un logiciel apportant des simulations de films argentiques, qui s’enrichissent aujourd’hui des Ilford FP4 Plus, Ilford Pan F Plus, Kodak Recording 2475 et Polaroid Chocolate pour les rendus monochromes. Plus anecdotiquement, des options de symétrie sont apportées, ainsi que la prise en charge des Tiff et Jpeg en niveaux de gris. De nouveaux rendus prédéfinis sont introduits et, dans un autre registre, celui de la coloration linguistique, l’interface gagne un aspect francisé ou germanique.
Une simulation de film Kodak Recording 2745, associée à la superposition d’un cadre façon " plaque de verr " et d’une texture poussiéreuse, et voilà un rendu N&B à l’ancienne (cliquer pour agrandir).