Bonjour à tous les amis, aux anciens du bon vieux temps de l'argentique et aux petits curieux qui n'ont pas connu ça ... mais qui veulent savoir un peu ce qui se pratiquait avant l'âge d'or du numérique ...
Et en particulier pour le calcul du temps de pose en argentique ...( dans la période de l'immédiat après 2ème guerre mondiale )
Ce qui suit décrit sommairement le difficile cheminement semé d'embuches et jalonné d'échecs que j'ai accompli sur une bonne soixantaine d'années pour arriver à l'actuelle époque du numérique et du plaisir que procure la prise de vue sans se préoccuper le moins du monde du calcul du temps d'exposition, tout en ayant la certitude d'avoir un résultat honorable ...
... il n'est pas faux de prétendre qu'au départ il n'y avait pas de gros soucis compte tenu de la simplicité rustique du matériel ...
En effet les " box " et dérivés avaient pour tout réglage, pour les plus évolués, qu'un petit levier à deux positions commandant l'ouverture, et il était mentionné " soleil " et " nuageux " ...
Le diaphragme : une petite plaque rotative percée de deux trous, un " gros " et un " petit " correspondant bien sûr aux conditions atmosphériques qu'il suffisait d'estimer le plus justement possible, la pellicule faisait le reste avec l'aide du labo qui la traitait ... on s'en accomodait, mais c'était pas toujours gagné !!!!!!!!
1* petit "box" Kodak en bakélite des années 50 ... une vitesse ou - 1/25 et les 2 réglages ...!!!!
Quand le matériel de prise de vue plus élaboré refit son apparition, essentiellement des foldings 6x9, les obturateurs avaient plusieurs vitesses et les diaphragmes une échelles d'ouverture de plusieurs chiffres, qui dès lors permirent rapidement de grossières erreurs ! ... d'autant plus regrettables qu'on ne les constatait que lorque les photos revenaient du labo et qu'on avait déjà payé pellicule, développement et tirages...!
Il faut noter que dans un louable soucis d'aide, les fabricant de surfaces sensibles ont longtemps imprimé à l'intérieur de leurs emballages les valeurs de réglages pour leurs produits en fonction des conditions atmosphériques... rares ceux qui parlaient de l'importance de la luminosité du sujet...! clair ou sombre ???
Le seul moyen efficace de contrôler un tant soit peu l'exposition était les " tables " du même nom, difficile à interpréter en fonction de la saison, du temps, de l'heure, de la sensibilité de la surface sensible, de la couleur du sujet, de l'orientation et de la qualité de la lumière ...et il y en avait même pour la " lumière artificielle " tenant compte de la puissance des lampes !!!!
2* bonjour le plaisir du calcul et la peur de rater ses photos... ce qui était souvent le cas ...!
3* des tas de petits "trucs" pratiques, fleurissaient dans la presse spécialisée et les ouvrages sur la photo ...
La pratique et l'habitude de la mesure " à vue de nez " évitait souvent avec bonheur les fastidieux calculs que les tables obligeaient de faire pour les photos " importantes " mais il faut bien se rendre à l'évidence que le taux de réussite n'a jamais excédé 10 à 20 % dans le meilleur des cas !!!!!!!
Une étude plus poussée de la sensitomètrie aurait sans doute amélioré mes piêtres résultats, je le reconnais ... car la matière des articles sérieux existait ...
4* la preuve, mais il aurait fallu que j'essaye de comprendre ... bof !!!
A ce stade nous arrivons à l'orée des années 1950, bien qu'ayant affiné ma méthode "au pif", les échecs répétés et surtout le coût de mes premières prises de vue ratées m'incitent à chercher un moyen de résoudre au mieux mes problèmes d'exposition ... et ce moyen c'est ce petit accessoire que je vous présente : le posemêtre "VOLOMAT" à étalon lumineux !
5* marche avec une pile 1,5v aujourd'hui disparue ... et l'ampoule à l'intérieur a 50 ans !!!!!!!!
Il s'agit d'un appareil à extinction du filament incandescent d'une petite ampoule, par interposition d'un coin dégradé transparent dit "coin de Goldberg" , après le réglage par extinction dans le noir absolu du filament entièrement découvert, il suffit dans le cas général de viser la partie sombre du sujet, et par la rotation du coin, de provoquer son extinction en prenant garde de ne pas aller au delà ...
6* le disque de réglage et de mesure qui donne miraculeusement le "bon" temps de pose tant espéré ... enfin ...!
On peut lire alors le temps de pose sur la couronne extérieure en fonction de l'ouverture choisie et de la sensibilité de l'émulsion utilisée, et c'est le temps de pose correct mini pour les ombres ...génial et précis !
Plus encore, dans les cas de contraste extrème deux mesures sur le point sombre et sur le point clair permettent de faire le rapport des brillances, et de définir le temps de pose correct maxi ... ça parait compliqué, mais c'est relativement simple ! avec l'habitude bien sûr !!!!
Tout ça c'est très bien pour le paysage ou la nature morte ... mais direz-vous, et pour les sujets en mouvement, les photos de sport ???
C'est sans compter avec le progrès, et les 1ères cellules à main qui voient le jour vont combler les pauvres photographes qui attendaient ça depuis longtemps ... pouvoir lire directement sur ces petits boitiers le temps de pose et le reporter sur les réglages de l'appareil, c'était sensas ... j'ai craqué, comme tout le monde et je me suis payé un posemêtre Réalt Luxe (système Poirette) le summum pour l'époque, pas donné ... mais plutôt couteux !!!!
7* la luxueuse bien nommée : la " Réalt Luxe "
Cadrans interchangeables photo / ciné, mesures directe et incidente, plus look d'enfer quand on l'avait autour du cou pendu à son cordon ...! ceux qui n'en avaient pas en bavaient d'envie !
8* deux cadrans réversibles, soit quatre posibilités d'envisager tous les cas de figure pouvant se présenter ...
Toujours en avançant dans le temps, les cellules s'intègrent sous le capot des appareils, sont de plus couplées aux réglages vitesses / ouvertures, se qui simplifie un peu plus encore la toujours fastidieuse recherche du temps de pose idéal ... c'est vers 1965 qu'Agfa sort son modèle Silette qui sera décliné assez longtemps sur toute une gamme plus ou moins élaborée ... j'ai eu et je conserve ce modèle LK de bonne facture qui fonctionne encore très bien, sa cellule au sélénium toujours active ...
9* à cette époque la suprématie de l'industrie photo Allemande n'a pas encore entamé son déclin et ces appareils avaient de la classe ...
Hélas pour moi le principal appareil de mon matos ( le Foca III que je vous ai déjà présenté avec tous ses accessoires) ne possédant pas ce raffinement et la Réalt ayant fini par rendre l'âme, j'ai dû racheter une nouvelle cellule Gossen "Sixtino 2" remarquable petit bijou, qui lui aussi fonctionne encore parfaitement et qui est trés agréable à utiliser ...!
10* encore un produit d'outre Rhin qui marie fiabilité et longévité ...
11* là aussi mesure directe sur le sujet et incidente sur la source de lumière... les deux permettent de faire une moyenne utile parfois ...!
- Spoiler:
12* l'attirail "Foca"... premier vrai matos un peu sérieux, et trente années de bons et loyaux services... bien secondé successivement par le "Volomat" et les cellules "Réalt" puis "Sixtino"
A l'orée des années 1980 enfin, Olympus fait sensation avec son reflex OM2, le monde de la photo ne tarie pas d'éloge pour ce boitier révolutionnaire par son automatisme TTL et sa petite taille ...
- Spoiler:
13* et bientôt près de trente autres années sans soucis ... oubliés les aléatoires calculs, les cellules sont remisées et les photos toujours bien exposées ...
pour tous ceux qui en possèdent c'est le comble du bonheur avec des résultats exceptionnels, tant photomètrique qu'optique ... mon équipement aura bientôt trente ans et il est encore au top... vraiment du matos de grande qualité, et c'est lui qui m'a permis de m'affranchir définitivement de l'horrible casse tête du temps de pose au bon vieux temps de l'argentique ...!!!!!!!!!!