Bonjour,
L'aimable DROSS a évoqué son Club Photo et cela a fait remonter en moi des souvenirs, et quels souvenirs...
J'avais 14 ans, je possédait un appareil FOTO et le Cupidon de la foto m'avait déjà pris pour cible.
Je travaillais pour un salaire de misère et mes parents pour qui les trente derniers jours du mois étaient les plus durs ne photographiaient qu'un ou deux clichés par an avec leur Agfa-clic...
Un jour quelqu'un m'a dit pourquoi ne pas aller au photo-club municipal...
Je m'y suis rendu, à la séance hebdomadaire du mercredi, et là j'ai découvert le paradis...
14 ans, encore enfant et traité comme un homme par des passionnés, qui n'ont pas hésité, le premier soir, à abandonner leurs activités prévues pour me prendre par la main dans le
LABORATOIRE. Même dans mes rêves les plus fous, je n'avais osé envisager le labo, et là ils ont pris un de
mes négatifs et mis dans un agrandisseur de marque IMPERATOR en bois, fixé au mur, et là tiré un agrandissement, mon tout premier, d'une de mes premières photos...
Ce fut un choc, le début de ma carrière sans doute, j'ai fait plein de petits boulots à décharger des wagons, a faire le tri à la Poste, emballer des colis, pour me faire un peu d'argent à l'insu de mes parents à qui je reversais l'intégralité de mon salaire...
A Paris, rue de Rome , une boutique "GOUSSU" fabriquait des agrandisseurs vendus en kit, et j'ai léché leur vitrine jusqu'à ce que mes moyens me permettent de squatter la salle de bain de chez mes parents et d'y passer des nuits entières...
La vie était passionnante, le jour je travaillais, le soir j'allais prendre des photos au Golf Drouot, ensuit retour à la maison, développement et tirages que je revendais le lendemain au Golf...
Lors d'un déménagement ma mère a tout jeté, mes négatifs et mes tirages, avec Eddy Mitchell, Johnny, Sylvie, Jacky Moulière, Monty, Tyni Yong et bien d'autres
Aujourd'hui encore, je ressent une profonde reconnaissance à ces modestes clubs et à leurs animateurs qui m'ont mis le pied à l'étrier, en ignorant que des années plus tard je donnerais des cours au Photo-Club de France, au Rotary Club, au Touring Club de France, et jusqu'à l'Opéra de Vienne avec Herbert Von Karajan himself, devant 300 photographes professionnels...
J'ai failli mourir de stress ce soir là, j'ai du perdre au moins trois kilogrammes, mais je m'en souviendrais toute ma vie....
trop long encore une fois, mais j'ai l'âme au souvenirs ce matin, c'est de la faute de Dross