Ce samedi 21 août marque une limite symbolique en tant que "jour du dépassement" : nous avons à ce jour entièrement consommé le budget écologique annuel de la Terre. La consommation mondiale en ressources naturelles vient de dépasser les capacités biologiques de renouvellement de ces ressources, plongeant tous les habitants de la planète dans une "vie à crédit".
Chaque année, l'ONG canadienne Global Footprint Network détermine le jour à partir duquel l'humanité vit au-delà de son "budget écologique". Ce "jour du dépassement" symbolise le moment où l'humanité a épuisé les capacités régénératrices de la Terre : du stockage du CO2, de l'absorption des pollutions et déchets à la production de matières premières pour la nourriture.
A partir de ce jour, nous subvenons à nos besoins en entamant le capital naturel de notre planète via l'extraction de ressources qui ne sont pas renouvelables, la génération de déchets et l'émission de dioxyde de carbone (gaz à effet de serre) qui s'accumule dans l'atmosphère sans être absorbés par les écosystèmes.
Ainsi, chaque année Global Footprint Network s'emploie à mettre en balance la demande de l'humanité en matières premières, énergie et nourriture et l'offre fournie par notre planète pour y répondre tout en absorbant nos émissions de dioxyde de carbone. Lorsque la balance penche du côté de la demande, nous atteignons alors le "jour du dépassement" : l'humanité dilapide alors les ressources naturelles plus vite qu'elles ne peuvent se régénérer. A partir d'aujourd'hui, nous vivons donc sur une dette qui s'accumule d'année en année.
"Si vous dépensez vos revenus annuels en seulement neuf mois, vous devriez être extrêmement préoccupé," souligne Mathis Wackernagel, le président de l'ONG et le concepteur du principe d'empreinte écologique. "La situation n'en est pas moins terrible quand il s'agit de notre budget écologique. Le changement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, l'eau, les pénuries alimentaires sont autant de signes clairs qui montrent que nous ne pouvons plus financer notre consommation à crédit."
Ainsi, en 2010, l'humanité devrait utiliser 150% des ressources produites par la Terre en une année.
Malheureusement, cette mauvaise nouvelle ne date pas de 2010. En effet, la capacité régénératrice de la Terre (bio-capacité) est dépassée depuis 1987 par la consommation mondiale en ressources et ne cesse de s'amoindrir depuis.
En 1960, l'Humanité consommait seulement la moitié de la bio-capacité. Les Hommes consomment aujourd'hui 50 % de ressources naturelles de plus qu'il y a seulement 30 ans, avec environ 60 milliards de tonnes de matières premières par an(1). Ces chiffres cachent de larges inégalités d'accès et de consommation des ressources, impliquant une "dette écologique" des pays riches envers les pays pauvres mais également envers les générations futures, indique l'ONG les Amis de la Terre.
L'année dernière, le "jour du dépassement" a été fixé au 25 septembre 2009, nous avons donc perdu plus d'un mois en seulement une année ! Cependant, cela n'est pas dû à une accélération brusque de la pression de l'humanité mais plutôt à une amélioration de la méthode de calcul. Par exemple, les données actualisées indiquent que la Terre a une bio-capacité inférieure à celle auparavant estimée, notamment pour les pâturages.
Cette consommation insoutenable et à crédit a des conséquences tangibles sur les écosystèmes de notre planète : réchauffement climatique, déforestation, effondrement des stocks de poisson, extinction massive de la biodiversité, pollutions majeures...
Un indicateur qui s'appuie sur l'empreinte écologique
Pour estimer ce jour du dépassement, l'ONG Global Footprint Network utilise son indicateur d'empreinte écologique. L'empreinte écologique totale de l'humanité (mesurée en hectares globaux) est croisée avec la bio-capacité (également mesurée en hectares globaux) que la nature peut régénérer cette année.
Dès que la demande est plus forte que l'offre, nous épuisons notre capital naturel tout en le souillant (déchets, polluants...) durablement.
Le jour de l'année à partir duquel l'humanité entre en dépassement est calculée par le rapport de la bio-capacité globale disponible sur l'empreinte écologique globale, le tout multiplié par 365. Ce résultat permet ensuite d'indiquer le nombre de jours où la biosphère répond durablement à nos besoins et le nombre de jours où nos activités dépassent la capacité régénératrice de notre planète.
Par définition, tout indicateur est imprécis. Toutefois, il permet d'approcher une certaine réalité et devrait favoriser l'aide à la décision...
Note
1. Les Amis de la Terre Europe et Autriche et l'institut SERI ont publié à ce sujet le rapport Over-consumption.
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En 1995, Les Amis de la Terre publiaient déjà le rapport « Vers une Europe soutenable »(2) qui sonnait l’alarme sur la surconsommation des ressources naturelles et sur les inégalités de consommation entre pays. Il proposait un concept innovant d’ « espace environnemental », fondé sur un principe d’équité, correspondant à la quantité d’énergie, d’eau, de territoire, de matières premières non renouvelables et de bois pouvant être utilisée de manière soutenable. Cet espace environnemental disponible par personne est plafonné, mais il propose également un plancher correspondant au niveau minimum de ressources dont chacun doit pouvoir disposer pour ses besoins fondamentaux.
Le nouveau rapport reprend ces concepts et publie des chiffres plus récents qui n’en sont que plus alarmants :
- les Hommes consomment aujourd’hui 50 % de ressources naturelles de plus qu’il y a seulement 30 ans, avec environ 60 milliards de tonnes de matières premières par an (3) ;
- Les populations des pays riches consomment jusqu’à 10 fois plus de ressources naturelles par habitant que celles des pays pauvres. Un Européen consomme 43 kg de ressources par jour, contre 10 kg pour un Africain ;
- L’Europe est plus dépendante des importations que les autres continents ;
- L’économie mondiale actuelle utilise environ 30 % de ressources de moins pour produire un euro de PIB qu’il y a 30 ans. Mais la consommation globale de ressources continue à augmenter
Pour Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre France, « La surconsommation de ressources par les pays riches ne peut plus continuer : changements climatiques, conflits, pollutions, déforestation, atteinte à la biodiversité et explosion des inégalités sociales. Autant de symptômes de sociétés malades qui nous rappellent que le bien-être de tous se construira sur d’autres concepts que la croissance du PIB.
L’Europe doit se fixer des objectifs ambitieux de baisse de sa consommation globale de ressources naturelles pour réduire sa dépendance et faire cesser les dégâts sociaux et environnementaux liés à leur surexploitation. C’est également le seul moyen de donner accès aux pays pauvres à davantage de ces ressources sans mettre en danger la planète. ».
Notes :
(1)Le rapport en anglais est en PJ
(2)Lien vers le rapport « Vers une Europe soutenable » :http://www.amisdelaterre.org/Rapport-Vers-une-Europe-soutenable.html
(3) Comprenant biomasse, minerais, matériaux de construction, métaux et énergies fossiles
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intendant : Ce n'est pas de la politique, c'est de l'information que l'on ne nous transmet pas, et, c'est pour ça que j'en parle ; je ne demande pas de débat, ça contrebalance avec toutes les imperfections qu'on est capable de trouver sur un GH2, K5, capteur, Plasma/LCD, etc.
Pour information, j'ai mis un peu d'argent dans la photo, mais cela fait 13ans que je n'ai pas été en vacances, et ma fille nettoie les boxs et s'occupe des chevaux pour les monter "gratis".
Maintenant, niveau photo, je place mon argent, je sais acheter, et il est pas improbable que dans 1an, je conserve un FZ50 et FZ38 pour vendre le reste.
Cordialement et
de ne pas entrer dans une polémique ; c'est de l'info en ayant de
pour tous