Bonjour !
Je n'ai pas eu le courage de lire ce fil en totalité, mais j'en ai quand même lu disons un tiers... Ça m'a provoqué des réflexions. Je vais donc, je vous prie par avance de m'excuser, m'étendre un peu.
Je commence par pourquoi et surtout comment j'en suis venu au µ4/3 (a) et ensuite pourquoi et pourquoi pas je compte y rester (b), et ensuite un peu de philo...
(c)
(a)
Je photographie depuis environ 55 ans. J'ai eu une box 6x9 à 11 ans. Un Agfa Silette à 14 ans. Trois vitesses et la pose B quand même et ouvert à 3,5 !
, J'ai fait des images pendant trente ans avec ça. En me mariant j'ai fréquenté aussi un folding 6x9. Quelques aventures existentielles plus loin j'ai acheté mon premier reflex au début des eighties : un puis deux Pentax Spotmatic F d'occase, avec 50 1.4 et un 80-200 Vivitar puis 105 2.8, 28 3.5, 200 4, macro 50mm, tout d'occase.
J'y ai ajouté qq années plus tard un Canonet QL 17 (d'occase, fallait-il le préciser ?) que j'ai toujours : objectif superbe et compacité bienvenue. Comme beaucoup l'on fait remarquer au bout d'un moment on n'a plu le courage de trimballer le barda... J'avais aussi acheté un Foca télémétrique avec un 35mm, mais on me l'a piqué avant que j'ai pu regarder les images prises avec...
Un dixième de milliers de déclenchements plus tard, au milieu d'une galère de le la vie de la mort qui tue, on m'a fauché mon matos chez la personne chez qui je l'avais rangé, qui a été cambriolée. Ne restent qu'un boîtier, le 50 et 50 macro et le Canonet.
Quelques années sans images, le temps de redresser le cours de ma vie et c'est le début du numérique. En 2003 je craque pour un Canon G3, achat que je n'ai jamais regretté. Je l'ai toujours, mais au bout d'un moment il a commencé à avoir un fonctionnement... heuh... aléatoire !
Je sortais d'une opération de la colonne vertébrale, et avec l'expérience, j'avais compris que le meilleur appareil est celui qu'on a sur soi. Les reflex numériques étaient trop chers. 800 euros quand même une fois acquis tous les accessoires.
En 2008 l'âge des moindres engagements professionnels se rapprochant, je peux à nouveau consacrer des journées complètes à la photographie, j'achète un Panny G1 double kit, un polarisant, un neutre et une bonnette achromatique. Je me souviens avoir dit au marchand qui m'a vendu le G1 : « ce sont les technologies d'avenir ! » J'en suis là, avec en plus un Oly 9-18mm depuis ce printemps. Le G1, au bout de plus de 25000 déclenchements donne des signe de fatigue.
(b) Pourquoi et pourquoi pas je resterai en µ4/3
Je n'imprime plus mes images, sauf les photos de famille en petit format. Quand j'ai le temps, je met des images sur Flickr ou sur un site de partage pour la famille et les amis. En théorie je me fous donc de la résolution, du piqué et de tout ça.
En réalité, j'avais suivi le raisonnement suivant pour lequel, hormis le prix, j'avais différé en 2003 l'achat d'un reflex numérique. Pour faire un tirage d'expo en 30x40 il faut à la louche 12 Mpx en 300 dpi. Je sais depuis que ça suffit plus que largement, et que 6 Mpx en 150 dpi le font aussi. Pour les écrans même HD... vous m'avez compris !
Avec un objectif lumineux 400/800 iso suffisent sauf conditions extrêmes. Autrefois f:3.5 était lumineux...
Je ne vois donc pas pourquoi il me faudrait un capteur plus grand que le µ4/3, d'autant que depuis le G1 - le précurseur, je le rappelle - de fantastiques progrès ont été faits.
Dans ce cas je lorgne du côté du OMD-5 ou du Pana G5. L'OMD m'attire par son système de stabilisation.
Mon futur sac banane contiendrait donc le OMD-5 avec le 14-150, le 9-18, le 20mm pana et le 45mm Oly, un Polarisant pour le 14-150, neutre 8x et une bonnette 2-3 dioptries.
Oui mais...
Entretemps il y a eu les nouveaux Fuji, et en particulier le dernier sans viseur optique. Qualité d'image bien supérieure à mes besoins, mais quand même c'est sexy !!!
La seule chose qui me ferait craquer pour un APS-C c'est le dernier 100mm macro Canon. Mais je n'en fait pas tant que ça, de la macro.
(c) Philosophie...
C'est le photographe qui fait l'image pas l'appareil.
Le meilleur appareil est celui qu'on a sur soi.
Il vaut mieux une image bruitée que pas d'image
Le zoom peut le plus souvent être remplacé par les pieds.
C'est le photographe qui fait l'image pas l'appareil.
Les contraintes rendent créatifs.
Regarder ses images à 100% sur l'ordi, c'est examiner le nez dessus une image de 1 mètre 40 de large !!! (4000px/72dpi*0,0254(1 in en m)) On appelle les adeptes de cette activité des pixelpeepers.
Un boîtier numérique c'est du quasi jetable : au max dans cinq ans il sera totalement obsolète et on en voudra un nouveau. Si on déclenche comme moi, il sera en plus fatigué. Il vaut donc mieux acheter un boîtier pas cher mais de bons objectifs. Comme depuis toujours... C'est en théorie la seule raison de s'attacher à une marque traditionnelle comme Canon, Nikon, Pentax. Olympus a bâti une bonne part de sa réputation sur ses optiques, en particulier auprès des photographes scientifiques. Mais des marques comme Panasonic apprennent vite...
Mais... avec les corrections automatiques d'aujourd'hui, les objectifs sont tous quasiment parfaits pour tout usage non scientifique. C'est un peu au dépens de la définition, mais qui le remarque en usage courant ? Pour moi l'usage courant, c'est le 30x40, si on fait de plus gros tirages c'est qu'on est un professionnel.
De même, à partir d'un certain niveau les boîtiers sont tous bons question imagerie. La différence c'est l'ergonomie, Il faut acheter l'appareil avec lequel on se sent bien, basta !
En ce qui me concerne comme je photographie maintenant en raw (j'ai longtemps été réticent) j'utilise à 95% le programme « idiot proof » du Panasonic qui est très bien fait, assortis aux réglages de correction des hautes et bases lumières. Je regarde l'histogramme et je refait éventuellement l'image en corrigeant l'exposition. Quand on pense qu'autrefois j'avais trouvé indispensable d'acheter un spotmètre...
Ai-je bien rappelé que c'est le photographe qui fait l'image pas l'appareil ?
Avec les progrès technologiques, et l'« obsolescence marketing » galopant, ce sera de plus en plus vrai. Les amateurs font de plus en plus des images que sur le plan technique seuls des professionnels étaient capable de faire il y a trente ans. Ce sera de plus en plus vrai.
Ce qui ne changera pas, c'est qu'il y aura toujours le même fossé entre une image parfaite techniquement, et une image qui a du sens et qui nous trouble, nous émeut, nous séduit. Les dernières peuvent être imparfaites techniquement. On s'en fout parfois cf. Henri Cartier Bresson. En même temps la qualité technique peut parfois être une des sources de l'émotion, cf. Ansel Adams.
Alors prenez l'appareil que vous aimez et allez faire les photos que vous aimez. Cultivez votre regard en regardant beaucoup d'images, allez voir beaucoup d'expos de peinture aussi. La collection PhotoPoche, si elle existe encore, est très bien faite. Essayez de comprendre comment sont faites les images de Werner Bischoff par exemple vous sera plus utile que d'avoir une flopée d'objos...
On peut faire sa vie durant des images avec un boîtier et un zoom transtandard, un polarisant, une bonnette et rien de plus sauf de bonnes chaussures. J'ai vu un photographe professionnel, au sortir de ses études artistiques, travailler des années avec un Pentax et les deux objectifs du kit.
Les seules vraies innovations en dix ans viennent des capteurs, cf Fuji après Sigma. Le reste, c'est du marketing. La technologie dans les boîtiers, c'est très intéressant pour la curiosité, mais c'est devenu pipeau d'en débattre au train ou vont les choses...
Amicalement,
Serge