Et voilà la suite !
Je vous ai laissé de retour sur Cuzco en pleine planification de la suite vers Aréquipa, à la gare routière. Il y a beaucoup de compagnie différentes et ça crie de partout « Arequi Arequi Arequipaaaaaaa » avec le r roulé, c’est assez rigolo !
Nous voulons prendre un bus de nuit. Malgré les nombreuses compagnies présentes, les bus se remplissent très rapidement. Ils sont ponctuels et relativement confortables pour un prix vraiment correcte (10€ pour faire 500 km). Pour dormir, les sièges s’inclinent comme les classes « affaire » des avions ! On s’y croit !
Sur ce nous rejoignons donc Arequipa avec pour but d’aller marcher dans le canyon de Colca. Nous profitons tout de même de la ville avant de partir marcher. Je n’ai pas réussi de belles photos sur Arequipa, alors je vous montre juste cet essai de nuit, à main levée.
1-
Nous partons donc le lendemain rejoindre la petite bourgade de Cabanaconde qui se situe au bord du canyon. En chemin, nous nous arrêtons au point touristique incontournable, « cruz del condor ». Pour voir… des condors ! Ils sont gigantesques (apparemment jusqu’à 3m d’envergure). A mon avis, ils sont nourris pour qu’ils restent là malgré l’affluence.
Rendons à César ce qui est peut-être à César : j'ai du prendre les photos à l'E510 car pas de focale adaptée sur le GX80, mais il est possible qu'une de ces photos soit de ma moitié car c'est lui qui l'avait tout le voyage et je lui ai piqué pour faire quelques photos des condors. Mais ni lui ni moi ne savons lesquelles.
Revenons à notre canyon, lui et son voisin seraient les deux canyons les plus profonds du monde en prenant le point le plus haut et le point le plus bas (pas au même endroit du coup), le dénivelé est de 3400 m pour l’un et 3535 m pour l’autre (que nous n’avons pas vu). Mais rien à voir avec le Grand Canyon aux rebords abrupts, ici la pente est « plus douce ».
Nous nous contenterons de la zone la plus accessible et ses 1 000 m de profondeur. Globalement ça donne ça :
5-
Bon alors, il n’y a pas d’échelle donc on ne se rend pas compte, mais en fait, nous n’avons pas croisé beaucoup de monde dans ce canyon et en majorité des français. Je pense qu’il doit être particulièrement recommandé dans les guides français. Dans tous les cas, nous n’avons vu qu’un seul bus passé et il était ridiculement minuscule alors, des piétons…
Notre objectif pour la nuit, c’est un petit village au bord de la rivière que l’on devine à peine à l’endroit où la rivière n’est plus visible sur la photo (partie de gauche).
Donc, nous partons au petit matin de Cabanaconde. Petit village dans lequel il vaut mieux avoir prévu du liquide, les CB et distributeurs étant inexistants ou presque.
6-
Pour la petite histoire, il y a eu un tremblement de terre dans cette vallée 15 jours avant que nous partions pour le Pérou qui a fait de gros dégats, notamment dans une petite ville à 40km du canyon que nous avons pu voir en venant puisque c’était sur notre route. Mais nous avons pu également le constater dans le canyon. Notre chemin de randonnée c’était un petit peu effondré…
7-
Vous l’avez trouvé le chemin ?? Bon, moi j’avoue que j’ai eu très peur de passer là. En descendant, nous avons vu des gens qui venaient en sens inverse. De loin, je les ai vu hésiter, s’arrêter, y aller un par un. Je ne comprenais pas pourquoi tout ce cirque. Nous les croisons en chemin, « ola » amicaux, puis nous arrivons devant le passage, ok, j’ai compris. Nous avons donc fait la même chose, passage chacun son tour etc. Nos amis croisés peu de temps avant nous ont également surveillés de loin, au cas où. Bref, pas très rassurant mais le reste de la balade, mis à part la chaleur et le dénivelé s’est bien passée ! La rivière est parsemée de petits geysers d’eau chaude. Nous arrivons à notre point d’étape où des points d’eau chaud et froid nous attendent ! Je ferai quelques essais de photos de nuit pas très concluant malgré un ciel très étoilé. Dommage, une autre fois je saurai faire !
J’ai quand même attrapé la voie lactée à l’œil (c’est plus facile sans pollution lumineuse) !
8-
Le lendemain, nous continuerons notre balade dans le canyon, cette fois sur le versant d’en face, pour redescendre dans la même journée dans le fond du canyon dans un village surnommé l’Oasis qui porte bien son nom. Un ilot de verdure dans ce paysage cramé ! Nous y passerons la nuit, c’est beaucoup moins calme que la veille, là nous rencontrons beaucoup de jeunes qui font la fête et de toutes nationalités. Bon, pour dormir on repassera…
En chemin, nous croisons des plantes grasses bravant la sécheresse ambiante.
9-
Le jour suivant nous remontons et quittons le canyon aux aurores pour éviter la chaleur et prendre notre bus …
A chaque bus qui arrive, nous demandons s’il s’agit du notre, même réponse : non, il arrive. Nous devons prendre un second bus derrière, nous avons peur de le rater malgré une belle marge d’attente entre les deux. Nous assistons à ce qui ressemble à un conseil du village sur la place principale mais je ne parle pas l'espagnol donc je n'en dirai pas plus.
Après 2h d’attente, on se rend à l’évidence, nous avons été oubliés. On négocie donc avec le dernier bus présent pour qu’il nous amène à notre prochain bus. Arrivés à destination, le chauffeur, qui a appelé notre compagnie entre temps, refuse qu’on le paie, il s’arrangera avec eux !! Incroyable et en plus notre bus n’est pas encore là ! Nous avons le temps de manger un petit bout !
La suite du parcours se fait avec 6 autres personnes (mini-bus d’une vingtaine de places quasi vide) au travers de l’altiplano. Là je dois dire qu’on en a pris plein les yeux. Oui je vous vois venir « mais ce n’était pas déjà le cas ??!! » mais si mais là… des lumières changeantes, des couleurs assez dingues. En plus, nous sommes à 4000 m d’altitude alors ça monte au cerveau !! Bref :
10-
(le volcan de la plaque est celui qu’on voit au tout au fond, et c’est la preuve qu’on est bien bien haut déjà !)
11-
12-
Nous arrivons finalement à Puno, sur les bords du Lac Titicaca que nous ne verrons pas tout de suite puisqu’il fait nuit noire (il est 19h bien tassé). La ville de Puno en elle-même n’est pas formidable mais sa situation fait que nous avons fait un arrêt ici afin d’aller sur quelques iles du lac.
Premier stop sur les îles flottantes des Uros. Pourquoi des îles flottantes ? Et bien tout simple parce que ce sont des îles qui flottent littéralement. Elles sont constituées de couches de roseaux qui sont agencées de manières à flotter. Bon, ça coule un peu quand même, alors chaque année, ils remettent des couches, jusqu’à ce que l’île sombre définitivement au bout de 30/40 ans. Toutes ses petites iles sont accrochées les unes aux autres.
Ce sont les Uros de Bolivie qui ont été chassées il y a fort longtemps par les incas et se sont réfugiés sur ces drôles d’îles. Cette tribu a disparue, et a été remplacée par une autre (les Aymaras, comme l'actuel président bolivien) et les îles sont maintenant établis côté péruvien. Pas facile de savoir si ces îles sont uniquement à but touristique mais là-bas ils disent qu’ils y vivent à l’année.
Il existe également un système très égalitaire par rapport au tourisme. En effet, à l’entrée de l’archipel, un « numéro » d’île est attribué à chaque bateau et ça tourne tous les jours, assurant des revenus du tourisme pour tout le monde de manière équitable.
Mais bon, place à l’image, une île ça donne ça :
13-
Là vous pouvez voir la « coupe » d’une île et son chef (oui là aussi l’homme est le chef) :
14-
Et voici les dames de l’île, hautes en couleurs et avec le chapeau local :
15-
Et une dernière pour la route, pour le contraste encore une fois dans ce pays, entre modernité et tradition :
16-
Allez, on reprend le bateau et on file sur Taquile :
17-
Ah Taquile, c’est spécial ici aussi ! On se croirait en méditerranée !!
18-
Mais Taquile c’est spécial aussi dans sa gestion. En effet, sur l’île, le tourisme est géré par les habitants et de manière communautaire. Tout comme sur les îles flottantes, les touristes sont accueillis à tour de rôle que ce soit pour la nuit ou pour le repas.
Mais l’agriculture est gérée de la même manière. L’île est sectorisée, et les cultures tournent sur chaque secteur chaque année. Mais pas question de ne rien faire quand les cultures ne sont pas sur ton secteur, tu vas aider les voisins et/ou tu t’occupes des touristes.
Tout le monde porte l’habit traditionnel dont la couleur donne le statut marital, comme ça tout est plus simple me direz-vous !!
Malheureusement, pour prendre des photos c’est assez compliqué. Tout se monnaye sur cette île et les enfants veulent sans cesse te vendre des bracelets et autres petites choses (ça c’est pour la partie la moins sympa).
Autre originalité, ici les hommes tricotent. Les femmes elles, filent la laine, d’alpaga ou de lama bien sûr !
Allez, le lac Titicaca, c’est fini, ainsi que le Pérou, demain nous partons rejoindre la Paz et la Bolivie, sur l’autre rive du lac, en bus. Enfin une fois que nous aurons remis le pied à terre !