Les films argentiques:Selon l'aptitude de leurs sels photosensibles à noircir avec plus ou moins de lumière, les films argentiques étaient dits peu ou très "sensibles" (sous entendu à la lumière). Lorsque l'on installait une pellicule dans un appareil on réglait la cellule de mesure de la lumière sur la sensibilité du film afin que la valeur de l'exposition qu'elle fournissait puisse permettre d'avoir une photo correctement exposée.
Par exposition on entend la quantité de lumière arrivant sur la surface sensible (hier le film, aujourd'hui le capteur). Cette exposition dépend de la grosseur du trou par lequel va passer la lumière, le diaphragme, et du temps d'exposition à la lumière quand l'obturateur sera ouvert.
Aujourd'hui on ne change plus de pellicule. Il y a un capteur dans l'appareil et un seul. Mais il y a toujours un réglage de sensibilité, les ISO, qui va toujours agir sur l'exposition comme avec le film et qui va en plus simuler la sensibilité des films en amplifiant le signal fourni par le capteur (lui même fonction de la lumière ambiante). Et en plus on peut en changer entre deux prises de vues. Fini la 36 poses que l'on devait traiter de bout en bout avec la même sensibilité.
RappelLa vue N°1 rappelle les valeurs des diaphragmes et des temps d'exposition en fraction de secondes. Chaque cran, diaphragme ou temps est dans le rapport de 2 par rapport au précedent.
Un diaphragme ayant un petit nombre comme repère (2, 2.8, 4) sera grand ouvert avec comme caractéristique de fournir une profondeur de champ plus courte (voir mon tuto sur la
pdc) et de laisser entrer beaucoup de lumière..
Celui repéré par un grand nombre (11, 16, 22) fournira une grande pdc mais au prix de peu de lumière entrante.
On voit sur le dessin N°1 qu'un diaphragme très ouvert autorisera un temps d'exposition court ou, si l'on préfère, un temps d'exposition court autorisera un diaphragme très ouvert et, bien sûr, inversement à l'opposé de l'échelle.
Dès lors, le photographe va devoir choisir quel rendu il voudra pour sa photo? Quelques exemples standards:
- oiseau figé en vol: temps court impliquant un diaph ouvert
- portrait sur fond flou: idem pour bénéficier de la courte pdc d'un diaph ouvert.
- filé d'eau: diaph fermé pour avoir un temps d'expo long et laisser le temps à l'eau de filer.
Le choix du couple diaphragme/temps d'exposition.La cellule de votre appareil va donc mesurer la lumière ambiante et en fonction du réglage des ISO et va fournir une valeur d'exposition (exposure value = EV) autour de laquelle peuvent s'articuler plusieurs couples de diaphragme/temps d'exposition.
Par exemple sur le dessin n°2 que l'on choisisse un diaph de 5.6 et un temps d'expo de 1/125e, 2.8 et 1/500e ou 16 et 1/15e, la photo sera exposée de la même quantité de lumière. C'est donc les caractéristiques liées au diaph (pdc) ou au temps d'expo (filé/figé) qui vont conditionner votre choix.
Les ISO modifient l'exposition et donc déplacent l'EV.En changeant le réglage des ISO, on déplace le point d'EV et donc ce ne seront plus les même couples diaphragme/temps d'exposition qui seront permis. On retrouve le même raisonnement qu'avec les films, les hauts ISO permettent donc de bénéficier d'un diaph et d'un temps d'expo autorisant, par exemple, une photo à main levée sans bougé par faible luminosité.
Mais en même temps, rien n'est parfait, le bruit va augmenter.
C'est donc un compromis portant sur 3 paramètres qu'il vous faudra faire en permanence:
- le diaph et sa pdc associée
- le temps d'expo avec le risque de bougé
- les ISO avec le bruit.
Petit exercice pour s'amuser. Dans le dessin N°3, quel est l'ISO le plus élevé, ISO 1 ou ISO 2, la lumière étant la même dans les deux cas. La réponse est dans le spoiler.
- Spoiler:
C'est bien entendu l'ISO N°1 car il permet un temps d'expo plus court en même temps qu'un diaph plus fermé.
Les modes semi-autoDès lors que la cellule est dans l'appareil (ce n'était pas le cas au début de la photo), qu'elle mesure la vraie lumière, celle qui passe à travers l'objectif (TTL = Through The Lens), que vous avez choisi une valeur d'ISO, elle va fournir un(e) EV autorisant plusieurs couples diaphragme/temps d'exposition. Il suffit donc maintenant de choisir un des paramètre du couple à qui on donnera priorité pour que l'appareil sélecte automatiquement l'autre. Priorité diaphragme (mode A), priorité temps d'expo (mode S), à vous de choisir.
ISO intelligents, ISO automatiquesOn a vu que chacun des 3 paramètres diaph / temps d'expo / ISO avait ses avantages et ses inconvénients. Dès lors pour pouvoir cerner le résultat escompté, il faut savoir quelle valeur ont les 3 paramètres en question.
Le constructeur a prévu deux options: ISO Auto et ISO Intelligent.
La première augmente de façon automatique les ISO en présence de lumière faible pour permettre un temps d'expo plus court à diaph constant. Une option des menus permet de fixer le max à ne pas dépasser.
Quant au second... mystère, rien ne nous est dit.
Préférant raisonner et comprendre ce que je fais, pourquoi je rate ou je réussi telle ou telle photo, je n'utilise jamais ces deux options. Je préfère rater une photo mais savoir pourquoi à l'inverse.