Bonsoir,
L'EM-5 II est un
excellent boitier. L'une des plus belles réussite d'Olympus. Si tu peux en trouver un en bon état, je ne peux que te conseiller de foncer. Tu ne seras pas déçu.
Mais pourquoi le II et pas le III ? La question mérite quand même d'être posée et je vais étayer mon propos.
Je possède les 3 versions de l'EM-5. J'ai toujours été un grand fan de ce boitier. De l’EM à l’OM, c’est ce que j’appelle le fameux « Club des 5 ». Il reprend avec brio les codes de l’argentique de son lointain ancêtre des années 70, dont je possède d’ailleurs également un exemplaire.
« Fameux » car cette famille représente pour moi la parfaite philosophie du format µ4/3 qui m’a séduit depuis dix ans : allier haute qualité, perfectionnement et compacité. La série 10 est trop « entrée de gamme » à mon goût, et la série 1 est trop volumineuse et trop chère avec des gabarits se rapprochant du réflex que l’on cherche à oublier lorsqu’on rejoint le monde du µ4/3.
Je ne vais pas conseiller à 100% telle ou telle version de l’EM5 car chacune possède ses avantages, et ses inconvénients. Comme toujours, il faut faire des compromis. Meilleur viseur dans l'un, meilleur capteur dans l'autre...
Voici mon analyse, qui n’est pas gravée dans le marbre et reste très personnelle, mais qui peut permettre d’orienter son choix.
Un petit paragraphe quand même sur L’EM-5 premier du nom, qui fût en son temps un boitier révolutionnaire et qui permis à Olympus de revenir sur le devant de la scène. Son succès fût immédiat et mondial, son petit look ravageur et son obturateur au bruit feutré une révélation pour qui, comme moi, venait de chez Panasonic avec un GH2 au look plus contemporain, plus encombrant et un obturateur très bruyant.
Son capteur et son viseur d’un autre temps ne sont plus du tout dans les standards actuels. Toutefois il reste un appareil photo tout à fait fonctionnel, et n’ayez pas peur de photographier avec lui en 2023. Oubliez le jpeg, L’usage du RAW vous permettra de tirer la quintessence des 12mp du capteur, ce qui peut paraître bien faible aujourd’hui mais vous offrira de très bonnes photos, surtout si vous lui vissez des optiques de qualité. Il faut par contre oublier les tirages très grand format et les forts recadrages...
Son écran non articulé sur rotule et non retournable est pour moi l’un de ses gros défauts, mais je sais que certains préfèrent ce système, ce choix est donc très personnel.
Les EM-5 II et III sont plus proches, je vais donc les comparer point par point.
- Prise en main du boitierL’EM-5 II est construit en métal (alliage de magnésium), plus étroit que son successeur, un peu plus long que son prédécesseur, poignée à peine proéminante, il reprend plus que jamais les codes de l’argentique. On ressent en main un boitier costaud, « plein » et qualitatif sans être lourd. Les sensations haptiques sont excellentes. Un écran enfin sur rotule apporte un confort d’usage immédiat. La qualité perçue au niveau des boutons et molettes est immédiat. Pour moi un très, très beau boitier, le plus beau hormis le PEN-F.
L’EM-5 III est quant à lui en plastique. Un regret pour ma part, car la qualité perçue en main est immédiatement moindre. Par contre l’avantage qu’on en tire est un boitier poids plume malgré un volume légèrement augmenté et une poignée plus présente, ce qui rends la prise en main plus confortable. Heureusement car j’y monte souvent des objectifs plus lourds que lui !
Le déséquilibre est un peu dérangeant. Ces choix de matériaux et design s’éloignant de l’argentique le classent pour ma part derrière le II.
Il y a eu, parait-il, des cas de casse de la semelle du III autour du pas de vis. Je ne sais pas quelles en ont été les circonstances, mais pour ma part de je ne serre pas le boitier comme un bourrin quand je le mets sur trépied... Bon il n’empêche qu’une semelle en métal sera toujours plus costaud qu’une semelle en plastoc.
- Capteur et qualité d’imageC’est bien évidemment l’EM-5 III le vainqueur de ce comparatif avec ses 20mp, c’est d’ailleurs pour cela que je l’ai acheté, puisque je voulais un capteur à la hauteur du PEN-F. Ceci dit, les 16mp de l’EM-5 II sont bien entendu encore tout à fait capable de belles images. Les RAWs sont excellents et on peut tirer plein de choses de ce boitier. Et les fichiers du 16mp sont plus légers aussi...
Le talon d’Achille c’est l’agrandissement et le recadrage plus limité.
Si vous ne faites pas de tirages grand format, l’avantage indéniable du 20mp est bien entendu de pouvoir recadrer de manière plus libre et sans crainte (ne me faites pas les gros yeux, on le fait tous).
Attention par contre si vous développez vos fichiers RAW sous Lightroom, version de Camera Raw 14 a minima pour supporter les fichiers (sinon prévoir une étape de conversion intermédiaire en format DNG).
- ObturateurC’est encore le III qui gagne, avec un obturateur capable d’aller au 1/32000ème en électronique, et d’un fonctionnement très doux et feutré en mécanique. Il saura rester très discret dans les cas où l’obturation mécanique est indispensable (spectacle sous éclairage électrique par exemple). C’est le plus silencieux des EM-5.
Dans l’ordre, de l’EM5 I au III, chaque génération a gagné en silence en obturation mécanique.
- Ecran et viseurLes écrans sont tous les deux tactiles (je ne m’en sers pas mais bon pourquoi pas) et comparables en termes d’articulation sur rotule.
Par contre le viseur, alors là c’est une autre histoire.
L’EM-5 II possède pour moi le meilleur viseur que j’ai jamais eu. Grand (facteur de grossissement x0,74), très bien défini, d’une netteté et d’une neutralité des couleurs et contrastes exceptionnelles. Y mettre son œil vous plonge immédiatement dans la photo.
L’EM-5 III a eu le malheur de passer au viseur OLED. Le viseur est trop contrasté (et ce n’est pas réglable !), souffre de scintillement, et est moins bien défini en plus d’être plus petit (x0,68) que son prédécesseur. Les détails s’y distinguent moins, les noirs bouchés et blancs cramés ; et j’ai dû passer des heures à faire des essais et réglages pour obtenir une visée, disons, acceptable. En fait je shoote en RAW+Jpeg, et j’applique à ces derniers une courbe en S inversée afin d’avoir une image neutre et naturelle dans le viseur...
J’avais déjà eu beaucoup de mal avec le viseur du PEN-F qui est également un OLED. Mais je ne sais pas pourquoi, celui du III me semble pire encore. Je n’aime vraiment pas ces viseurs OLED et ne comprends pas pourquoi Olympus n’a pas repris le glorieux viseur du II sur le III.
Enfin, si vous ne visez qu’avec l’écran, cet aspect ne vous dérangera pas.
- AFL’efficacité de l’AF du III est indéniable, les progrès dans ce domaine le mettent bien entendu vainqueur de ce classement.
- BatterieAprès être resté longtemps sur le même modèle de batterie qui permettait d’alimenter plusieurs appareils (les EM5 I, II et PEN-F ont ainsi les mêmes batteries interchangeables, ce qui est très très pratique), Olympus a hélas décidé de changer tout cela et a développé une nouvelle batterie ; ce qui oblique l’acheteur du III à se rééquiper en accus plutôt de de faire tourner le parc déjà constitué.
Je n’ai pas à ce jour assez de recul pour juger de la capacité d’usage des ces nouvelles batteries, elles m’ont toutefois semblé assez similaire aux précédentes, avec peut-être une décharge plus rapide selon les conditions... Bref c’est à voir sur le long terme, mais quel que soit votre choix d’appareil, accompagnez obligatoirement votre achat d’une ou deux batteries de secours supplémentaires.
Voilà pour ce petit comparatif qui vous aidera peut-être à y voir plus clair, quant à moi j’attends de voir dans quelques années la sortie d’un OM-5 II qui répondra à mes critères : un boitier identique mais doté d’un vrai bon viseur et pourquoi pas d’une plus grande résolution encore, même si je sais que la limite des 20mp devient difficile à franchir sur nos petits capteurs, et que cette taille est un bon rapport qualité d’image / poids des fichiers.
(parce que là aussi, personne n’y pense, tout le monde veut plus gros, mais il faut aussi changer l’ordinateur en suivant si vous ne voulez pas que Lightroom mette 10 minutes à ouvrir vos fichiers RAWs de 50mp ! Et donc là, bonjour le budget !)
- Milodermick a écrit:
- holly76 a écrit:
- Ben le seul problème que j'y voie peut être le capteur qui commence à dater, 16Mpx.
Si tu es un habitué du recadrage ce peut être parfois limitant.
Un petit peu de recadrage parfois, si je suis en map centrale sur un point a la pdv, mais ça reste occasionnelle, c'est le capteur de L'OM5 ?
Non, comme tu l'auras compris, le capteur de l'OM5 est un 20mpx, comme l'EM5 III. Le II est un 16mpx.
Tu vas peut-être te demander pourquoi ais-je acheté un EM-5 III et non le tout nouveau OM-5.
Pourquoi donc acheter un EM-5 III en fin de carrière, alors que l’OM-5 fraîchement sorti lui ressemble en tout point ? Et bien, justement parce qu’il lui ressemble trop. Pas assez de nouveauté, et les avancées proposées (starry sky, filtres ND intégrés, mode webcam, etc) ne me sont absolument pas utiles dans ma pratique photographique. Pourquoi payer plus cher ?
Ce qui m’intéressait avant tout c’était de renouveler mon EM-5 II et passer sur un capteur à 20mp. A la faveur d’une promotion, j’ai touché un EM-5 III neuf à 300 euros de moins que son successeur, l’affaire été faite.
Je peux maintenant m’amuser à comparer la gamme complète et définitive puisqu’il n’y aura plus de boitiers siglé Olympus. Quant à OM System, j’ai bien peur que la logique économique primant avant tout, nous soyons déçus de l’avenir... L’OM-5 est un boitier bien timide où l’on perçoit bien qu’il a fallu faire au moins cher en recyclant du vieux pour faire du neuf, quant à un hypothétique PEN-F II qui est un boitier « de niche », je pense qu’il ne faut pas trop compter dessus.
Finalement, heureusement qu’Olympus a fini sa carrière avec le flamboyant OM-1, ils ont au moins quitté la scène avec les honneurs.
Mais au fait, pourquoi ais-je donc quitté Panasonic ?
Panasonic, ils m’ont perdu de vue depuis la sortie du GH3 (j’étais alors équipé du GH2), faute à un embonpoint constant de leurs boitiers qui n’était plus en accord avec mes souhaits. J’ajouterai que, faisant partie des gens pour lesquels le design compte, il faut bien dire que les Olympus ont à leur avantage un look irrésistible, mariage de vintage et de high-tech, et que l’air de famille de la série 5 avec les OM argentique est indéniable. Et je ne parle même pas du PEN-F qui est une véritable œuvre d’art. Panasonic n’a jamais su avoir cette approche « sexy » de ses boitiers, l’efficacité primant avant tout (et c’est bien normal, il en faut pour tous les gouts).